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« Impacts économiques et sociaux de la crise dans l’immobilier », retour sur le webinar du Club Immobilier

« Impacts économiques et sociaux de la crise dans l’immobilier », retour sur le webinar du Club Immobilier

Publié le 24/04/2020 dans la catégorie : Paroles

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Un nouveau succès pour le club immobilier côte d’Azur qui vient de clôturer son deuxième webinar du club sur les « impacts économiques et sociaux de la crise dans l’immobilier » suivi par plus d’une centaine de personne.

Christophe Bousquet, président du club, a animé plus d’une heure de conférence avec comme principaux intervenants Jean Pierre Savarino, président de la CCI Nice Côte d’Azur et Philippe Renaudi , président de l’UPE 06.

Plusieurs points ont été abordés comme sur les prévisions pour la saison estivale, l’inquiétude sur les charges fixes des sociétés ou encore le contingent d’heures sur le chômage partiel, les moyens mis en œuvre et à disposition pour accompagner la reprise, ou encore le grand débat sur les loyers, des questions évoquées par plusieurs participants, tel que Pierre Mario (Directeur général SAS Valtinée), Philippe Derepas (Cabinet DSO), Marc Raspor (Directeur régional Méditerrannée Altarea Cogedim et Président de la fédération des promoteurs immobiliers Côte d’Azur et Corse) ou encore Nicolas Viale (Président CEO INEUF).

Des propositions ont pu à nouveau émerger de cet échange collaboratif mais le constat, rappelé par Philippe Renaudi reste le même, et se confirme avec les chiffres des premières tendances sur le niveau de chute catastrophique de la TVA au niveau des Alpes maritimes, « l’activité ne doit pas attendre la date du déconfinement pour reprendre ». Un bilan appuyé par Jean Pierre Savarino qui indique que « le plus dur reste à venir, nous sommes encore dans la crise sanitaire mais la crise économique arrive et elle nécessitera des mesures bien plus spectaculaires que celles mises en œuvre jusqu’à maintenant ».

Les prochains mois s’annoncent donc bien compliqués et la saison d’été dresse déjà des perspectives inquiétantes. Des solutions sont en réflexion pour booster le tourisme de proximité mais l’impact sera fortement alourdi par la baisse de la fréquentation des touristes étrangers et dont le retour à la normal ne s’annonce pas avant 2022.

Concernant le BTP, la reprise des chantiers se fait progressivement, ralentie par une volonté commune de protéger les salariés du secteur dans le strict respect des règles de l’OPPBTP qui évoluent régulièrement.

Une démarche qui s’étend désormais à d’autres domaines qui profitent de fiches conseils métiers délivrées par le ministère de la santé et du travail. https://travail-emploi.gouv.fr/le-ministere-en-action/coronavirus-covid-19/proteger-les-travailleurs/article/fiches-conseils-metiers-et-guides-pour-les-salaries-et-les-employeurs

Un autre point reste contraignant, celui de la délivrance des permis de construire ralentie par une organisation des communes qui ne fonctionne pas à plein régime.

En parallèle, la question des masques est plus que jamais d’actualité. La CCI a déjà répertorié plusieurs fournisseurs pour des commandes à fort volume et elle mettra, dès le 4 mai, 6 points de retrait dans le département pour fournir les petites et moyennes entreprises qui ne pourront acheter en gros.

Autre sujet chaud du moment, le problème des loyers auprès des bailleurs privés. Alors que la CCI a déjà réglé le problème sur les baux publics, les bailleurs privés sont dans le viseur, alors que ces derniers sont loin d’être protégés et surtout accompagnés pour aider leurs locataires. Un point qui reste plus que nébuleux car Philippe Renaudi le rappelle, « l’État ne légiféra pas sur ce sujet…c’est une négociation qui ne pourra se faire qu’à titre privée ».

Beaucoup de questions restent sans réponses car malgré une volonté locale, les acteurs régionaux se retrouvent bloqués par les décisions du gouvernement et le nécessaire pour remonter les points de vigilance afin de faire évoluer rapidement les ordonnances et adapter les mesures selon la spécificité de chaque région.

Toutefois la côte d’Azur avec l’appui des fédérations, associations, chambres, collectivité et la préfecture travaillent conjointement et solidairement sur plusieurs pistes pour relancer l’économie. L’exemple le plus marquant étant la mise en place du plan de relance territorial pour le bâtiment, le tourisme et l’industrie.

Dans tout cela la CCI et l’UPE06 sont au plus proches des entreprises. Plusieurs actions sont déjà menées depuis le début de la crise, comme la mise en place d’un guichet unique par la CCI qui regroupe plus de 35 collaborateurs en direct et 150 personnes en télétravail, un kit de renseignement complet et constamment remis à jour, une veille de l’actualité quotidienne, la remontée des informations terrains auprès de la préfecture sans oublier la mise en place avec les collectivités d’un fonds d’urgence à hauteur de 8 millions d’euros qui profite déjà à plus de 1400 petites entreprises en difficultés sous la forme de prêts à taux 0 de 4000 à 10000 euros remboursables au bout de 18mois.

Pour le MEDEF national, la relance peut s’envisager par les ménages, étant constaté une épargne très élevée, qui est de 1000 euros par mois et par ménage. D’autres éléments pourront aider cette reprise tel la remise en activité des outils productifs, une recapitalisation financée ou encore d’autres pistes comme la hausse des BFR et des investissements.

Quelques chiffres, en France c’est 10 200 000 personnes au chômage partiel qui représentent 24 milliards d’euros alors que l’Allemagne n’en compte que 2,5 ou encore 3,7 pour l’Italie et 3,9 pour l’Espagne. Deux pays qui ont connu une crise sanitaire bien plus importante. C’est aussi -40% de consommation en France.

Une prévision de croissance à -8%, un déficit public par rapport au PIB de -9% et un endettement à 115%, très loin des chiffres annoncés en début d’année.

Autre chiffre important et qui n’avait pas été anticipé, la baisse des recettes fiscales de la TVA de 45 milliards. Une baisse des recettes bien plus importante que les charges fiscales et sociales établie autour de 35 milliards.

Malgré tout cela l’état reste toutefois très présent sur les fonds mis à disposition mais n’enregistre à ce jour que 55 milliards de demandes en prêt garanti, 33 milliards en phase d’être acceptés pour 22 milliards déjà accordés pour un prêt moyen de 140 000 euros par entreprise.

On rappelle que l’état accorde jusqu’à 300 milliards de garanties. Nous sommes donc encore loin de profiter de toute la puissance mise à disposition.

« Le plan de relance est là » comme le rappelle Philippe Renaudi car nous ne sommes qu’au début d’un processus qui sera long, qui nécessitera des ajustements et surtout une volonté collective et solidaire de la part de tous.

 

 

Photo : DR CH / Auteur : DR CH