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Nicea Conseil décrypte les impacts du Covid sur le marché tertiaire

Nicea Conseil décrypte les impacts du Covid sur le marché tertiaire

Publié le 04/05/2020 dans la catégorie : Paroles

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L’état doit mettre en place des ordonnances pour accompagner les bailleurs et les locataires et clarifier certains points.

Il est important de rappeler que l’immobilier arrive en second plan après la masse salariale dans les coûts d’exploitation des entreprises. Le premier ayant été en parti résolu par les actions du gouvernement et le chômage partiel, c’est loin d’être le cas sur l’immobilier et il est désormais primordial que l’état légifère en apportant des solutions claires et précises, afin d’éviter d’attendre des accords à la convenance de chacun.

Les annonces faites sur les incitations des gros bailleurs créent une certaine inégalité auprès des TPE/PME qui sont domiciliés chez des bailleurs privés et qui ne bénéficient d’aucune aide.

Le retrait des pénalités n’est pas suffisant et le report n’est pas une solution car elles ne rattraperont jamais des mois sans activité et sans chiffre d’affaires. Les dettes ne vont faire que s’accumuler rendant les TPE/PME encore plus fragiles en fin d’année. Les bailleurs risquent ainsi de se retrouver avec des locataires en redressement ou en liquidation, qui ne pourront faire face à leurs engagements, ce qui entraînera indéniablement une dépréciation de leur actif immobilier qui deviendra alors « invendable ».

Les bailleurs ayant des échéances en cours peuvent demander des reports de 6 mois minimum à leur banque, permettant ainsi de faire face à une annulation de 3 mois de loyers pour accompagner leurs locataires à sortir plus forts de cette crise sanitaire, et contribuer à l’effort de guerre auquel tout le monde doit faire face. C’est principalement sur ce point que l’Etat doit travailler, sur la mise en place d’un système incitatif pour les propriétaires privés afin de les aider et de les accompagner.

D’autre part, une exonération des charges comme dans le domaine de la restauration peut également être une solution, surtout pour les sociétés de services qui n’encaisseront pas de chiffre d’affaires immédiatement, tout comme il aurait été judicieux de mettre en place une ordonnance pour neutraliser les deux mois pour l’ensemble des propriétaires et des locataires.

Seulement, aucun organisme professionnel comme la Fnaim, la Rics ou encore les associations de bailleurs n’ont été sollicités sur le sujet.

Nous avons mis la lumière sur le BTP, c’était indispensable pour ne pas retarder l’acte de bâtir. Maintenant il faut traiter l’aspect immobilier et toute sa « chaîne de production » et notamment les professionnels de l’immobilier (agences, architectes, experts…). Ils ne pourront créer à nouveau de la richesse que plusieurs mois après la reprise…

L’essoufflement du coworking va ouvrir d’autres horizons.

La tendance du coworking va être fortement impactée. Un système de partage qui va connaitre ses limites pour des raisons sanitaires. Il nécessitera une organisation complexe et lourde, et qui va tendre à être confronté à des facteurs sociétaux et de confiance des utilisateurs.

Le coworking va muter et malheureusement entrainer plusieurs acteurs qui avaient investis dans ce modèle. Nous allons voir l’évolution d’un autre système, le « Flex office ». Une méthode vers qui se dirige de plus en plus de personnes, salariés et chefs d’entreprises qui recherchent de plus en plus de solutions souples avec des espaces privatifs dédiés, d’avantages de services et surtout une optimisation des coûts.

Les changements de comportements peuvent devenir une menace pour le métier de l’immobilier tertiaire.

Les consommateurs, dans notre cas les chefs d’entreprises, changent les indices de calculs des coûts et leur vision sur l’immobilier traditionnel.

Alors que nous parlons de « valeur locative de marché », ils parlent de « coût d’utilisation » et de « valeur d’usage ». On ne négocie plus du mètre carré mais des durées d’engagements et des « business case » ou études de risques à moyen terme. On cherche davantage de flexibilité, de réactivité par rapport au marché. Les utilisateurs n’hésitent pas ainsi à opposer le « coût admissible par poste de travail » à la « valeur locative de marché », utilisée par les professionnels de l’immobilier.

C’est aussi pour cette raison que le Flex office va se démocratiser. Les locataires vont accepter un cout plus élevé avec des fonctionnements plus agiles, qui apportent plus de services et de meilleures connectivités tout en rationnalisant les espaces et donc faire des économies à la clef.

Ce système va répondre à un besoin de liberté qui permettra une meilleure adaptabilité aux saisonnalités, à la conjoncture et à des événements comme nous le vivons actuellement.

Il va y avoir une consommation différente des espaces de bureaux et nous allons être confronté à une nouvelle manière de vivre, une nouvelle organisation sociétale dont nous devrons rapidement adapter les décrets et les lois en vigueur pour accompagner ce changement. L’immobilier de bureaux doit se réinventer…Il maintenant venu le temps de préparer le monde d’après !

 

 

Photo : DR Nicea Conseil / Auteur : DR Gregory Renault CH